Le rôle d’un mur de soutènement est de s’opposer à la pression exercée par un terrain. En pratique, il s’agit d’une paroi verticale dont l’objectif est de contenir la terre dans un espace restreint. Très utilisé sur la voie publique, le long de berges ou de chantiers, le mur de soutènement s’adapte aussi aux jardins de particuliers. Nous vous expliquons quelles étapes suivre pour construire un mur de soutènement.
Que savoir avant de construire un mur de soutènement ?
Comme son nom l’indique, le mur de soutènement vient en soutien d’une portion de terre. Il s’oppose à la poussée du sol, tout comme aux pressions exercées par l’eau. La construction d’un mur de soutènement se fait donc uniquement en extérieur. On en trouve généralement sur les terrains en pente, de façon à lutter contre les risques d’éboulement ou de glissement. Un mur de soutènement peut délimiter un garage, une terrasse ou même un massif de fleurs planté à l’horizontale. Quel que soit l’emplacement choisi, vous devez appliquer un cahier des charges strict :
- Le mur ne doit pas dépasser 4m de hauteur
- L’inclinaison de la pente sur laquelle implanter le mur ne doit pas excéder 10°
- La charge d’exploitation doit être inférieure à 175daN/m² (décanewton)
Les étapes préalables à la construction
Avant toute chose, renseignez-vous auprès des services techniques de votre mairie afin de savoir si votre terrain est traversé par des tuyaux ou des câbles. Prenez ensuite connaissance de la nature de votre terrain en menant une étude de sol. Un mur de soutènement ne sera ainsi pas constructible sur un sol en argile, en tourbe ou en vase. Pour plus de sûreté, adressez-vous à un géotechnicien ou un expert du Bureau des études techniques (BET). L’étude de sol est déterminante pour évaluer :
- Les dimensions appropriées du mur de soutènement (largeur, longueur et épaisseur)
- Le degré d’inclinaison de la pente et le dénivelé du terrain
- Le positionnement des armatures
- Les matériaux adéquats
Quel matériau choisir ?
La majorité des murs de soutènement sont construits en parpaings pleins. Matériau facile à mettre en œuvre, c’est aussi l’un des plus abordables. D’autres matériaux peuvent toutefois mieux correspondre aux caractéristiques de votre terrain telles qu’établies lors de l’étude de sol, parmi lesquels :
- Le béton armé : tout comme le parpaing, le béton armé est un matériau peu coûteux et aisément manipulable. Il s’adapte aux murs de soutènement dits auto-stables.
- La pierre sèche : utilisée depuis l’Antiquité, la pierre sèche est idéale si vous souhaitez vous passer de mortier ou de ciment. Elle facilite le drainage et correspond bien à un mur poids, dont la masse permet de contenir la terre.
- L’atalus : ce matériau convient à un mur de soutènement végétalisé. Constitué de blocs de béton, il est prisé pour son apport esthétique dans un jardin paysager.
- Le gabion : d’une utilisation militaire à l’origine, le mur de soutènement en gabions conquiert aujourd’hui les particuliers pour son originalité et ses qualités d’isolation phonique. En pratique, il s’agit de cages en fer remplies de cailloux particulièrement pratiques pour filtrer l’eau ruisselante.
Comment construire un mur de soutènement ?
La fondation
Une fois votre étude de sol réalisée et la surface de construction délimitée par des piquets, vous pouvez enclencher la première étape de votre mur de soutènement. La construction d’une fondation est indispensable pour garantir la solidité et la durabilité de votre mur. Sa profondeur varie en fonction de votre emplacement géographique, pour la protéger du gel notamment. Prévoyez au moins un mètre de profondeur dans une région montagneuse. 50cm peuvent suffire dans une zone au climat clément.
Avant de couler la fondation, décaissez le talus à la pioche ou à la pelle. Avec du gravier ou des pierres concassées, construisez ensuite un hérisson de 10cm au fond de la tranchée pour mettre le sol à niveau. Versez une couche de béton d’environ 5cm sur toute la longueur et installez un système de ferraillage avec des semelles liaisonnées. Coulez ensuite le béton dans toute la tranchée en veillant à égaliser le niveau.
Le montage du mur de soutènement
Attendez que la fondation sèche avant de procéder au montage de votre mur de soutènement. En principe, un délai de 48h devrait suffire. Vous pouvez dès lors passer à la construction, en gardant à l’esprit que la base du mur doit être légèrement plus large que les fondations. Pour une question de stabilité mais aussi d’esthétisme, assurez-vous que la première pose soit bien alignée puis montez votre mur étape par étape. Il est conseillé d’installer un ferraillage vertical lors du montage pour optimiser la solidité de l’édifice. Vous pouvez placer des blocs d’angle tous les 2m de même que des trous d’évacuation d’eau.
Comment drainer l’eau ?
La présence d’eau modifie les caractéristiques du sol, menaçant l’intégrité du mur dans le temps. Une grande quantité peut en aggraver la poussée et invalider toute l’efficacité de la construction. Il est donc important de protéger votre mur de soutènement des dégâts des eaux. Pour ce faire, vous pouvez installer un système de drainage à l’aide de :
- Barbacanes : ce système permet l’écoulement de l’eau vers l’extérieur. Apposez-le tous les 2m environ dans la paroi, en respectant un diamètre minimal de 10cm.
- Films géotextiles : étanches, ils permettent de filtrer les eaux accumulées. Vous pouvez les poser au sol ou sur la semelle de fondation.
- Couches de matériaux granulaires : il s’agit du système traditionnel de remplissage de la tranchée. Placez successivement des couches de graviers puis des cailloux en contact avec le tuyau de drainage.
Pour protéger votre terrain d’un glissement ou aménager votre jardin, construire un mur de soutènement est une solution efficace. Déterminez vos besoins via une étude de sol avant de procéder aux différentes étapes de la construction de votre mur, seul ou accompagné d’un professionnel de la maçonnerie ou du terrassement.